Thèse de Didier Christin | « Participation publique et gestions territoriales des eaux en France : vers de nouvelles formes d’implication de la société »

Doctorat

Didier Christin a soutenu sa thèse le 11 octobre 2013 à Paris. Le jury lui a conféré le grade de docteur en Science de l’Environnement de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de docteur en Science Politique ABIES (Agriculture Alimentation, Biologie, Environnement Santé). Ce travail de recherche a participé à mettre en évidence que les politiques publiques de l’eau ne peuvent pas façonner et stimuler une amélioration durable de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques sans une réelle implication des acteurs et de la société. Ce niveau d’implication recherché a été amené à être qualifié d’implication active défi nie comme une implication qui soit continue, volontaire, efficace et coordonnée. Dans les faits, l’implication active de la société telle que sollicitée par les politiques publiques est plus espérée que recherchée. Les conditions et les moyens pour susciter une réelle « implication active de la société dans la gestion de l’eau » ne sont pas réunis. Néanmoins, au travers de l’analyse d’évaluations des dispositifs participatifs, une piste apparaît : « hybrider les politiques publiques et les dynamiques locales ». Cela ne peut se réaliser qu’à certaines conditions : que les acteurs, dans les territoires, puissent définir leurs « projets stratégiques pour l’eau » et non pas seulement se positionner par rapport aux enjeux prédéfinis dans les politiques publiques ; favoriser la prise en charge active par les acteurs concernés de la qualité de l’eau et des milieux, et non pas seulement « décider ensemble » de documents de planification; « activer » un niveau d’organisation essentiel, trop souvent absent, où se jouent en particulier « la capacité, la responsabilité et le désir » des acteurs de prendre en charge la qualité de l’eau en patrimoine commun local d’intérêt général, alors que cette modalité d’action est bien souvent négligée dans nos sociétés démocratiques. Il existe des démarches opérationnelles pour structurer ce niveau et ainsi réunir les conditions et les moyens d’une gestion en patrimoine commun local d’intérêt général. Il n’en demeure pas moins que ces démarches restent difficiles à mettre en œuvre, en particulier en situation de « crises patrimoniales ordinaires ». Certains freins et pistes d’amélioration sont ainsi, dans une partie conclusive, présentés. Certains enseignements de ce travail de recherche ont fait l’objet d’un article dans le cadre de l’ouvrage préparatoire au congrès national 2014 de l’ASTEE (Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement) ayant pour thème général « l’innovation dans les services publics locaux de l’environnement ».
Partenaires AgroParisTech ; Université du Québec ; Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse ; Agence Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT)
Période 2008-2013