Le libéralisme exacerbé actuel est-il compatible avec la vie des territoires ?
1997
Dans cet article, l’auteur rappelle les traits essentiels de la mutation de la société suscitée par la mondialisation et le progrès technique, afin d’éclairer trois options de société pour le futur. Il souligne ensuite quelques problèmes principaux à dépasser pour que libéralisme et vie des territoires se renforcent : relier le marché et les institutions, favoriser la construction européenne, revisiter le développement durable. D’où la possibilité d’appréhender le territoire avec un regard nouveau, c’est à dire comme un lieu de réconciliation, d’enracinement, de relation, d’équilibre et donc de vie.
Des Trente Glorieuses à la période dite de crise qui a suivi, les thèmes et les tendances sont restés les mêmes. Le thème de « Paris et le désert français » a perduré. Les tendances comme les migrations de la campagne vers la ville ou le vieillissement de la population rurale se sont maintenues. Les politiques d’aménagement du territoire étaient largement influencées par la fascination des grands réseaux de circulation des biens et des personnes et par l’objectif de la compétitivité.
Il est très difficile de discerner ce qui est immuable de ce qui est changeant dans la société. Mais ma conviction est que nous affrontons une grande mutation dont je rappellerai les traits essentiels pour présenter quelques options pour le futur. Enfin, puisqu’une transition doit s’opérer, j’aborderai la question suivante : dans quelle mesure l’intelligence et la puissance de l’homme, les intelligences collectives d’une nation ou d’un groupe de nations, peuvent-elles infléchir un modèle en train de se créer ?