La goutte d’eau, l’ours et le milieu rural
1996
Comment faire se rencontrer plusieurs représentations d’une même situation ? Comment faire que la recherche de liberté de l’homme et la qualité de la nature se renforcent ? Comment impliquer les hommes face de réalités en mouvement et en interaction ? Comment susciter le changement de comportement d’un ensemble d’acteurs ? Dans cet article, l’auteur retrace les principaux constats et questionnements qui l’ont conduit à formaliser l’approche patrimoniale.
S’agissant de la même nappe phréatique, une première constatation assez curieuse…
Pour certains, les « économistes », une goutte d’eau est une ressource économique. Leur langage n’est qu’économique. Pour d’autres, les écologistes, c’est un milieu de vie. Ils proposent un discours écologique. Pour d’autres encore, les « technico-administratifs », c’est à la fois une ressource économique et un milieu de vie, mais en tout cas, c’est toujours un objet de gestion publique. Il faut donc lui appliquer des règles publiques dans le cadre d’une approche administrative.
Pourtant, c’est la même goutte d’eau ! L’eau pose un problème tout simple : elle a une multitude de dimensions. Une multitude de personnes sont en relation avec elle. Mais leurs différents regards sur l’eau ne se rencontrent pas, ne s’enrichissent nulle part et, pire, ils se désorganisent les uns les autres.
Un de nos gros problèmes aujourd’hui, c’est d’admettre que le mot « eau » a un contenu sémantique très divers selon les acteurs, mais que c’est de la même eau dont il s’agit.
Deuxième fait assez bizarre.