La relation de l’homme à son espace : une des clefs d’un développement durable
2001
Dans ce discours, l’auteur rappelle les fondements de la création de Sol et Civilisation dont le cœur des préoccupations est de questionner la relation de l’homme à son espace, comme une des clefs d’un développement durable qui permet de rétablir des équilibres.
Mes chers amis, je suis particulièrement heureux d’ouvrir ces 10èmes assises de Sol et Civilisation en vous accueillant tous, et en vous remerciant très chaleureusement d’avoir pris quelques heures pour débattre d’un sujet d’actualité.
Je voudrais en profiter, si vous le permettez, pour vous rappeler que cela fait maintenant dix ans, nous avons lancé des équipes de réflexion autour de Sol et Civilisation. C’était après la grande manifestation qui a eu lieu le 29 septembre 1991, à Paris, où 300 000 paysans et ruraux ont réussi à interpeller la France entière en disant : « nous sommes encore là, nous pouvons rendre service à la société mais nous vous avertissons quand même qu’il est temps de réagir et de faire en sorte qu’il y ait une autre façon de réfléchir sur le monde paysan et le monde rural dans notre société française ».
Après cette grande manifestation, avec un certain nombre d’amis, notamment : Gérard de CAFFARELLI, Jean DUPUIS, dont je salue ici la mémoire, qui a écrit un livre posthume « l’Aubergiste oublié » que je vous recommande très fortement, nous avons pensé qu’il serait peut être utile de créer une association nationale qui, à son humble niveau, pourrait réunir, ici ou là, tous les hommes de bonne volonté qui se préoccupent de l’avenir de notre société et qui essayent, aujourd’hui, de réfléchir aux équilibres nouveaux à trouver. Le 8 octobre 1991, dans un hôtel de la région parisienne, s’est déroulée une réunion d’une cinquantaine de personnes, venant de divers horizons, qui ont accepté de porter les fondements de cette association nationale que nous appelons Sol et Civilisation.
Je voulais rappeler simplement que lorsque nous avons, ensemble, réfléchi aux fondements de cette association, nous avions deux ou trois idées fortes qui, à mon avis, restent très présentes dans nos débats de société et qui, hélas, nous sont rappelées par l’actualité des événements que nous avons vécus aux États-Unis et à Toulouse.
La première est qu’il faut que l’on revienne à cette idée centrale qui est bien celle de replacer l’homme au centre des débats, de tous les débats ! L’homme, sa responsabilité, sa dignité, ses initiatives, ses rapports à autrui et au monde qui l’entoure : L’homme et la communauté doivent commander ensemble et avoir la possibilité de construire ces communautés successives qui permettront aux générations futures de s’y retrouver. L’homme, respecté en tant que personne, quelles que soient ses origines, sa race, sa philosophie et sa religion : l’homme au centre des débats.
La deuxième découle de la première : il faut essayer de retrouver une harmonie et un équilibre, une complémentarité astucieuse entre les divers milieux qui composent notre société. Dès le départ, nous avons dit que c’était le paysan qui était au cœur du débat, qu’il était l’homme des territoires et que c’est autour de lui que les milieux devaient se développer et s’activer. Les gens des villes devaient se retrouver ensuite autour de ce triptyque : paysans ruraux et urbains, pour faire en sorte qu’ensemble, en harmonie, on puisse retrouver un nouvel équilibre.
La troisième idée, c’est finalement faire en sorte que tous ces fondamentaux, homme, communauté, milieux, qui composent la société se retrouvent harmonieusement au sein de la planète, entre les continents. Travailler pour qu’ils essayent, ensemble, de cohabiter, de vivre et de réaliser leur devenir. Autrement dit, nous avions déjà lancé les idées fortes que nous appelons aujourd’hui la globalisation, la mondialisation, avec toutes ses dérives que vous connaissez aussi bien que moi.
Aujourd’hui, ces trois idées fondamentales que je viens de rappeler sont toujours au cœur de nos préoccupations et, finalement, nous ont amenées à réfléchir à ce problème qui est la relation de l’homme à son espace pour marquer nos 10 ans. Parce que nous pensons que c’est une des clefs d’un développement durable qui permet de rétablir des équilibres. C’est pour cela que nous avons, aujourd’hui, organisé cette journée et décidé de faire appel à toutes les compétences et les bonnes volontés.