L’adhésion des PECO, aspects socio-économiques
2004
Dans cet article, l’auteur s’inscrit en faux vis-à-vis de la vision courante des agricultures des PECO, souvent perçues comme un avantage comparatif pour l’intégration de ces pays dans l’Union Européenne. En s’appuyant sur l’analyse de la compétitivité agricole, de la productivité, de la structuration des exploitations et en décryptant le retour à la terre comme un refuge anti-chômage, l’auteur propose de considérer le développement économique et agricole de ces pays non seulement comme un projet de développement rural classique mais comme une politique d’organisation et d’aménagement du territoire au sens large, c’est-à-dire des campagnes et des villes et des liens qu’elles peuvent entretenir.
La problématique du développement rural dans les PECO ne peut être celle de l’Union Européenne parce que, surtout dans certains pays, la création d’emplois ruraux non agricoles ne sera pas à la hauteur du défi posé par la destruction, mettons à l’horizon d’une dizaine d’années, de 5 ou 6 millions d’emplois agricoles. Il est clair que la clef majeure de la restructuration agricole sera une fois de plus, si on regarde les choses dans la longue durée, dans des migrations hors de l’agriculture, éventuellement vers les villes petites et moyennes. Mais le développement rural au sens étroit ne pourra pas être la seule réponse, d’où l’insistance finale sur des politiques de développement rural plus largement entendues, de formation et migration professionnelle, de reconversion économique régionale, etc., telles qu’elles ont été prévues par les accords de Copenhague et qui relèvent plus largement du deuxième pilier de la PAC, ainsi que des fonds structurels et de cohésion accordés aux PECO après leur adhésion.