« Ces 11èmes Assises ne sont pas comme les précédentes : Raymond Lacombe n’est plus là.
Lui qui, dans l’élan du Dimanche des Terres de France du 29 septembre 1991, avait créé Sol et Civilisation. Lui qui avait mesuré combien était fort et spontané le lien qui unissait la ville à la campagne, dont la complémentarité répond au besoin conscient ou inconscient de notre société.
« Entreprendre en milieu rural » est le thème des travaux des 11èmes Assises. Ce thème est l’un des messages forts de Sol et Civilisation car il ne peut y avoir de ruralité vivante sans une économie rurale vivante.(…) »
Michel Ledru, Comité d’orientation de Sol et Civilisation
« Vers la définition d’un processus de management territorial pour valoriser les atouts économiques des territoires ruraux »
La prise en compte des facteurs locaux, dans les dynamiques économiques, apparaît aujourd’hui comme une évidence et une impérieuse nécessité. Tant pour remplir son rôle de partenaire du développement territorial que pour adapter et compléter les démarches sectorielles au plan local, le monde économique doit impérativement s’organiser sur une base de proximité.
L’entreprise assure désormais son développement sur sa capacité à mobilier un certain nombre de ressources internes et externes. Cela implique, de la part des acteurs locaux, une réactivité permanente à l’évolution des entreprises et de leurs besoins, et de la part des entreprises, la conviction d’une responsabilité partagée dans la construction d’un devenir commun.
(…)
Cette 22ème Lettre reprend les principaux témoignages et travaux du séminaire organisé fin novembre à Toulouse par le groupe de travail « Entreprise et développement rural ». De leurs témoignages, expériences et connaissances des problématiques de développement économique, nous avons mis en évidence des bonnes pratiques pour re-donner envie et la possibilité d’entreprendre en milieu rural. »
Raymond Lacombe
(Raymond Lacombe nous a quittés en février 2002. Cet article a été écrit en décembre 2001 par le groupe qui a tenu à le diffuser tel quel)
00limbushttps://www.soletcivilisation.fr/sitev2/wp-content/uploads/2016/01/logo-sol-et-civilisation.pnglimbus2002-06-21 10:19:092023-12-14 10:55:22Lettre 22 | Séminaire du groupe de travail « Entreprise et développement rural »
« Cela fait maintenant 10 ans que Sol et Civilisation existe. 10 ans que nous essayons de monter, de piloter des équipes de réflexion autour des grands enjeux de notre société contemporaine.
Sol et Civilisation est née de la grande manifestation qui avait eu lieu le 19 septembre 1991, à Paris, où 300 000 paysans et ruraux avaient réussi à interpeler la France entière en disant : « Réagissez, le monde rural existe, nous sommes encore là et nous pouvons rendre service à la société toute entière ! ».
Les fondements de notre association sont toujours d’actualité : l’homme doit être replacé au cœur des débats, de tous les débats, quels que soient ses origines, sa religion, sa philosophie, son milieu de vie.
(…)
C’est à nous, entrepreneurs, agriculteurs, élus, associations de trouver de nouvelles alternatives et de retrouver cette union sacrée entre l’homme, l’activité et l’espace. »
Raymond Lacombe, président
Sommaire
Y’a t’il un déménagement du territoire ?, par Gérard François Dumont, professeur à l’Université Paris Sorbonne
Restructuration départementale et réorganisation des paroisses, par Père Jean-Louis Vincent, directeur de l’Institut théologique d’Auvergne
Un développement durable au service des montagnards, par Jean Bouliaud, chercheur à l’Inra
Urbains, ruraux en Ile-de-France : contruire la coexistence, par Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France
Le projet socio-politique du développement durable, par Henry Ollagnon, professeur à l’INA-PG
« La diminution de l’activité agricole et par définition sa répartition sur le territoire dans l’activité économique nationale a longtemps entretenu le sentiment, teinté de fatalisme, que les territoires ruraux n’étaient que des territoires dortoirs !
Doit-on se contenter de cette idée reçue ou existe t’ il des voies permettant d’atteindre un développement plus équilibré des territoires français ?
Les territoires sont nécessaires au support de l’économie. Il faut s’appuyer sur eux et s’en servir de levier. Il est fondamental que les hommes et les femmes retrouvent leur place au cœur de ce système complexe de développement local.
Cette Lettre aborde deux notions essentielles à l‘émergence d’initiatives territoriales :
– la prise de conscience collective des besoins et des menaces auxquelles sont confrontés les territoires et la mise en œuvre d’actions communes et cohérentes des acteurs locaux
– et le développement économique réfléchi par les forces vives du territoire, sur lequel un groupe de personnes de Sol et Civilisation travaille depuis deux ans sur les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine.(…) »
Raymond Lacombe, président de Sol et Civilisation
Sommaire
Vers une définition d’un processus de management territorial pour valoriser les atouts économiques des territoires ruraux,par le groupe de travail Sol et Civilisation
Le SOS des campagnes, par Loïc Chauveau, journaliste
Forum « Paris et son Agriculture » de la Société de l’Agriculture et des Arts, par Gérard Laureau, président de la SAA
« Crises alimentaires, épidémies, vaccinations sont autant de faits ponctuant l’actualité et qui contribuent à contester les systèmes agricoles et les modes de gestion du vivant par l’homme. Au-delà de ce triste constat, ces crises dépassent largement le monde agricole et compromettent une fonction souhaitable de rééquilibrage démographique du monde rural.
Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le devenir des territoires ruraux. Le rôle du paysan est totalement remis en cause et les jeunes fuient ces zones de brasiers permanents amplifiés dans les médias.
Quels moyens, quelles méthodes ont les territoires ruraux pour stopper ces migrations lourdes de conséquence.
A l’heure où l’on parle de démocratie participative, de concertation avec le peuple sur le territoire, de décentralisation ; quel sera l’avenir de toutes ces communes rurales ? Quel rôle socio-politique auront-elles ? Quelles positions tiendront elles dans les structures de coopération intercommunale ?
(…)
Je suis convaincu qu’un des éléments majeurs des prochaines décennies sera de trouver une meilleure articulation des relations entre tous les niveaux d’action et de décision. »
Raymond Lacombe, président de Sol et Civilisation
Sommaire
La France a-t-elle trop de communes ?, par Gérard François Dumont, professeur à l’Université Paris Sorbonne
La coopération intercommunale en Europe : essai de typologie, par Philippe Delivet, administrateur au Sénat au service des collectivités territoriales
Présentation d’une étude réalisée sur la crise de la vache folle par des élèves de l’Institut National Agronomique Paris-Grignon, par Dominique Viel, inspectrice générale de l’industrie et du commerce au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie
« Décentralisation, construction européenne, développement rural, …: la notion de subsidiarité fait depuis quelques temps une entrée remarquée dans le débat sur le fonctionnement de nos organisations territoriales. Elle apporte un éclairage neuf tout à fait opportun sur les modes d’organisation à privilégier, les processus de décision au sein des structures, et le rôle qu’on entend leur voir tenir.
Et nous ne pouvons que nous en réjouir ! La défense du principe de subsidiarité est, à mes yeux, essentielle : laissons faire aux gens d’en bas ce qu’ils sont capables de faire sans être toujours caporalisés par les gens d’en haut !
(…)
Les témoignages volontaires et enthousiastes que nous avons entendus lors des 9èmes Assises m’ont confirmé dans ma conviction : le respect du principe de subsidiarité, en permettant à chacun de prendre part aux décisions qui le concernent, dans sa vie quotidienne comme au niveau mondial, et d’assumer cette responsabilité, va dans le sens du droit des hommes et des peuples à concevoir et à forger leur propre avenir. »
« Le constat est général : nous vivons une période de transformations profondes de l’organisation de la vie locale, marquée par un retour vers les valeurs de la ruralité. Hier synonyme d’échec, la ruralité est aujourd’hui une idée moderne : on peut réussir à la campagne, y vivre mieux, autrement. Le milieu rural, qui voit arriver des populations plus exigeantes, doit faire face à cette nouvelle donne.
Pour répondre à ces mutations, il faut adapter les structures et leur fonctionnement.
Alors qu’il est difficile de percevoir le sens des mesures prises par les pouvoirs publics, je crois que la clé de l’efficacité et de l’harmonie entre communes, communautés de communes et pays, sera la légitimité de la force motrice, c’est à dire les forces élues issues de la commune. c’est à ce niveau que se fonde la démocratie locale.
(…)
Sur un territoire, espace de proximité, d’identité, de convivialité, les forces vives ont la capacité naturelle de s’accorder au service de ceux qui y vivent. Le colloque du 6 juin dernier (2000, ndlr), à St Pierre, a permis de montrer que, là où ces forces ouvrent en ce sens, les hommes et les femmes peuvent engager des démarches de développement solides. »
Alfred Beckler, maire de St Pierre et vice président du Conseil général du Bas Rhin
00limbushttps://www.soletcivilisation.fr/sitev2/wp-content/uploads/2016/01/logo-sol-et-civilisation.pnglimbus2000-08-23 17:15:462020-12-03 09:37:51Communes, coopérations intercommunales, pays : des territoires au service des hommes qui y vivent (17)
« Vivant, qualité totale, sécurité alimentaire, gestion des territoires, préservation de l’espace, lien social … un vocabulaire dont la fréquence d’utilisation augmente pour évoquer autant de problèmes auxquels la société semble aujourd’hui confrontée sans disposer des méthodes permettant de
les résoudre.
Des points communs néanmoins : ces problèmes sont généralement complexes, mettent en jeu plusieurs, voire de nombreux acteurs, ne sont pas pris en charge par ces derniers, sont généralement liés au domaine du vivant, et, partant, ont un rapport direct avec la vie des territoires.
Sol et Civilisation a donc jugé opportun d’accompagner depuis 3 ans, une réflexion sur les moyens qui permettraient une meilleure prise en charge de ces problèmes. Plusieurs rencontres d’acteurs très divers et témoignages d’expériences ont montré :
– que de nombreux secteurs d’activité de la société connaissent des problèmes complexes liés au vivant : que ce soit de la gestion des territoires à celles des grands groupes industriels;
– et que, malgré cette diversité, les stratégies mises en œuvre par les acteurs concernés et les méthodes utilisées présentent des caractéristiques communes.(…) »
Raymond Lacombe, président de Sol et Civilisation
Sommaire
Une nouvelle gestion de la qualité du vivant, par Henry Ollagnon, professeur à l’Institut national agronomique de Paris-Grignon
Problèmes liés au vivant, tous les secteurs de la société sont concernés
La gestion collective de la sécurité alimentaire par la filière lait, par Jean-Paul Jamet, directeur du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière
Les risques liés à la résistance des bactéries aux antibiotiques, d’après un entretien avec Antoine Andremont, professeur de bactériologie à l’hôpital Bichat (Paris)
La subsidiarité, base de la démocratie, par Raymond Lacombe
« Une fois encore, les gros titres des journaux se font l’ écho de notre incapacité à gérer le vivant de manière satisfaisante : vache folle, listériose, marée noire, qualité de l’eau …
J’ai noté deux types de réactions : d’une part la volonté d’améliorer la connaissance scientifique des phénomènes en jeu, ce qui me semble tout à fait légitime bien qu’insuffisant, et, d’autre part, la recherche d’un bouc-émissaire à qui on appliquerait des normes de plus en plus drastiques.
L’agriculteur, gestionnaire du vivant que je suis, sait bien que les choses ne sont malheureusement pas aussi simples.
Il est clair qu’abaisser le taux de listéria acceptable dans un pot de rillettes ne suffira pas à prévenir les décès dus à la listériose. Il faut bien sûr que des normes de qualité s’appliquent à l’éleveur, à l’abatteur, au producteur de rillettes, au transporteur, au commerçant, au fabricant de réfrigérateurs …Mais il faut aussi que le consommateur ne rompe pas la chaine du froid et nettoie son frigo régulièrement. Il faut que chacun des acteurs de la filière assume ses responsabilités. Complexe !
(…)
Ce numéro 15 de la Lettre se fait l’écho d’une de ces journées de travail. Qu’il s’agisse de la gestion d’un territoire comme Chartreuse, de grandes entreprises ou de la filière bois, des démarches nouvelles émergent. Elles méritent d’être mises en lumière car elles sont, à mon sens, porteuses d’espoir. Elles nous permettront de gérer des crises de gestion du vivant, qui ne vont pas manquer de se multiplier, témoin de la pollution au cyanure du Danube ! »
Raymond Lacombe, président de Sol et Civilisation
Sommaire
Le Parc naturel régional de la Chartreuse : une machine à créer du dessein commun, par Pierre Baffert, ancien président du Parc
De la gestion durable des forêts, par Jean-Marie Barbier, directeur général de la Fédération nationale des syndicats de propriétaires forestiers sylviculteurs
Comment aider les grandes organisations à anticiper le changement ? , par Joop de Vries, directeur « Futures » de la société Sociovision
« Deux grandes tendances marquent cette fin de siècle : d’une part une course effrénée et non maîtrisée à la mondialisation et, d’autre part, un repli sur soi qui se manifeste par la montée en puissance de l’individualisme et des nationalismes.
Je suis convaincu qu’un enjeu majeur des prochaines décennies est de trouver une meilleure articulation des relations entre tous les niveaux d’action et de décision, que ce soit par exemple de la commune à l’Europe ou du producteur au consommateur. Chacun doit pouvoir assumer ses responsabilités à son niveau, pour l’intérêt de tous.
C’est par le respect du principe de subsidiarité que cet objectif peut être atteint.
Lors des 18èmes Assises de Sol et Civilisation, nous avons montré que l’application de ce principe est possible dans des domaines aussi différents que la gestion d’un territoire, une filière de production agricole ou la grande distribution. Chacune des organisations présentées illustre ce principe appliqué par des hommes convaincus et volontaires. (…) »
Raymond Lacombe, président de Sol et Civilisation
Sommaire
La subsidiarité est un atout pour la gestion des territoires, par Gérard de Caffarelli, maire de Leschelles (Aisne)
La filière comté : au service des hommes qui en vivent, par Martial Marguet, producteur de lait à Comté et administrateur de la FNPL
La subsidiarité est elle possible dans la grande distribution ? , par Pierre Gourgeon, président de la société civile des Mousquetaires
Pour le plein emploi des territoires et des hommes, par Marcel Mazoye, professeur de développement agricole et agriculture comparée à L’INA-PG