Pourquoi attacher encore de l’importance aux territoires quand les vagues de la mondialisation balaient frontières et repères, et que la mobilité des hommes est devenue un fait de plus en plus partagé ? Lire la suite
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Cette Lettre est spécialement dédiée à nos 16es Assises qui ont eu lieu le jeudi 11 octobre 2007 sur le thème « Innover ensemble dans nos territoires, les ruraux relèvent le défi ».
Le territoire, espace et ressource de mobilisation et de projet, peut jouer un rôle moteur dans la compétition économique devenue mondiale mais de nombreuses questions restent posées :
– En quoi le milieu rural est-il source de nouvelles valeurs ajoutées ?
– Comment construire des partenariats durables entre des acteurs divers ?
– Quels sont les outils qui permettent une réelle dynamique territoriale ?
Cette intelligence de l’action en commun comme la construction de nouveaux projets économiques territoriaux, de nombreux acteurs la mettent déjà en pratique. Du plus local au plus global, les initiatives en provenance du monde rural insufflent de nouveaux champs de débats et créent de nouveaux liens.
« Au cours des récentes années, Sol et Civilisation a eu l’opportunité de montrer à travers les Assises 2004 et de confirmer sur le terrain, que ce soit en Biélorussie sur les territoires contaminés, en Albanie à Voskopojë, ou en Tunisie, combien la problématique de gestion des territoires se posait bien ailleurs qu’en France et que pour la plupart des territoires ruraux, le développement d’une économie agricole performante en constituait un élément clef.
Ces expériences ont également permis de mesurer l’intérêt que peuvent représenter pour de nombreux territoires de pays en développement ou émergents, les approches proposées par Sol et Civilisation en terme de gouvernance et celles mises en œuvre de longue date par
Fert pour le développement agricole.
Ces dernières sont notamment fondées sur l’expérience de l’agriculture française, dont une des caractéristiques les plus marquantes réside dans l’engagement des agriculteurs prenant en charge les organisations nécessaires à l’exercice efficace de leur métier. De telles actions de coopération internationale ne peuvent être conduites qu’avec la contribution effective des professionnels agricoles qui apportent leur savoir faire dans ce domaine, ce qu’ils font depuis de nombreuses années notamment aux côtés de Fert.
La persistance et l’acuité croissante des besoins de développement économique d’une proportion importante de la population mondiale, et la relation de plus en plus évidente de ce développement avec de nouvelles formes adaptées de gestion des territoires, rendent très pertinente la convergence des actions développées par Sol et Civilisation et Fert. L’intérêt de leur poursuite, voire de leur extension sont une évidence.
Or ces actions sont très liées à l’engagement des professionnels agricoles français dont le savoir faire en est un élément clef, mais pour qui ce type d’action peut ne pas entrer nécessairement dans les objectifs prioritaires.
Sol et Civilisation, soucieuse de découvrir et tester des méthodologies pouvant enrichir ses modes d’actions, a mis en œuvre avec Fert un exercice de prospective visant à évaluer ce que pourrait être à l’échéance de 10 ans l’engagement des organisations professionnelles françaises dans la coopération agricole internationale.
Il nous est apparu intéressant d’en livrer dans cette lettre les principaux enseignements et de laisser quelques partenaires de cette étude nous donner leurs commentaires. Nous évoquerons enfin deux rapports récents d’organisations internationales qui traitent de l’agriculture dans le développement. »
Michel Ledru, Président de Sol et Civilisation
Les ruraux relèvent le défi… Le territoire, espace et ressource de mobilisation et de projet, peut jouer un rôle moteur dans la compétition économique devenue mondiale, mais de nombreuses questions restent posées. En quoi le milieu rural est-il source de nouvelles valeurs ajoutées ? Comment construire des partenariats durables entre des acteurs ? Quels sont les outils qui permettent une réelle dynamique territoriale ? Cette intelligence de l’action en commun comme la construction de nouveaux projets économiques territoriaux, de nombreux acteurs la mettent déjà en pratique. Nous présenterons dans ces assises des innovations territoriales qui vont dans ce sens puis nous ouvrirons le débat avec quelques personnalités pour mettre en perspective ces réalisations.
Vous trouverez ici les actes et le rappel du programme de cette journée d’échange et de débat.
La qualité du système de santé en milieu rural est devenue un enjeu majeur pour l’attractivité et la vitalité de nombre de campagnes.
Avec l’allongement de la durée de vie, la baisse de la démographie médicale, la réorganisation des hôpitaux locaux et les nouvelles attentes des populations autour des services de la personne, les défis à relever sont nombreux.
Retrouvez une synthèse des échanges dans la Lettre 32 – La santé en campagne.
Ci-dessous, un rappel du programme des interventions
Ouverture des Assises
Michel Ledru, président de Sol et Civilisation
Les territoires sont-ils en bonne santé ?
Jacques Portier, directeur Santé de la Caisse centrale MSA
Le monde rural innove pour sa santé
Le réseau gérontologique de Doué-La-Fontaine (Maine et Loire)
Isabelle Duval (médecin-conseil à la MSA du Maine et Loire) et Marie Marot (sous-directeur à la MSA du Maine-et-Loire)
La maison de santé rurale de Salles-Curan (Aveyron)
François Dubeau (directeur général de la MSA de l’Aveyron) et Madame Guillaudeau (maire adjoint de Salles Curan, médecin, directeur adjoint et responsable du Pôle soins de l’hôpital d’Espalion)
Télémédecine et hôpital local, quelle médecine demain en milieu rural ? (Lozère)
Pierre Chabas (directeur délégué de l’Association régionale des organismes de MSA du Languedoc-Roussillon)
Santé et territoire, un couple en devenir ?
Table ronde animée par Madame Gros (ancienne présidente de la MSA) et réunissant Jeanne-Marie Amat (géographe, professeur à l’université Paris XII), Denis Bruguier (directeur de l’hôpital local d’Uzès), Eric Correia (vice-président de la communauté de communes de Guéret Saint Vaury, pôle d’excellence rurale « Domotique et Santé »), Jean-Marie Devevey (chargé de mission DIACT, Santé et Territoire), Christine Guillemy (élu du Pays de Chaumont dans la Haute-Marne).
Clôture des Assises
Pierre Mirabaud (délégué ministériel à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires)
« C’est autour de Raymond Lacombe, Président fondateur de Sol et Civilisation, que s’est constitué ce qu’on appelle le « groupe de Toulouse » parce que ce groupe a été accueilli à Toulouse par l’ École Supérieure d’Agriculture de Purpan et par son directeur de l’époque, Pierre Tapie.
Se réunissant à Toulouse à partir de 2001, le groupe de réflexion s’est donc composé pour l’essentiel de personnes travaillant en Midi-Pyrénées et se reconnaissant dans la double mouvance du développement territorial rural et de la pensée de Raymond Lacombe, leader agricole charismatique, trop vite disparu en février 2002. C’est au demeurant celui-ci, qui a assuré avec énergie et dynamisme la véritable animation du groupe, autour d’un sujet qui lui était cher : « entreprendre en milieu rural ».
Les participants à cette réflexion étaient issus des institutions agricoles mais aussi de l’appui au développement et de la formation. Le groupe a auditionné diverses expériences de terrain et s’est progressivement forgé une logique commune exposée au cours d’un colloque qui s’est tenu à l’ESA Purpan en novembre 2001 et dont les principales conclusions ont été rapportées dans la lettre de Sol et Civilisation n° 22 et au cours des Assises nationales de septembre 2002.
La conclusion essentielle de ces travaux était de mettre le projecteur sur ce qui semblait le principal obstacle au fait d’entreprendre en milieu rural, à savoir le cloisonnement et les dysfonctionnements entre les acteurs (entreprises, associations, élus). Le développement économique en milieu rural n’est pas seulement une question d’opportunités ou de positionnement judicieux mais également le fruit d’une bonne gouvernance territoriale.
Après une période de transition, le groupe de Toulouse s’est remis au travail. Dans la continuité des réflexions antérieures, il a semblé opportun de creuser plus particulièrement une question qui se pose aujourd’hui de manière cruciale aux acteurs ruraux, celle de la gestion des ressources humaines dans le territoire.
Pour mettre en œuvre cette réflexion, le groupe dit « de Toulouse » s’est ouvert à d’autres membres et a reconduit sa méthode : auditions d’experts et témoignages, travaux collectifs, publications. Vous trouverez dans les pages suivantes le fruit de cette première phase
d’investigation : un article introductif situe l’intérêt de cette question, trois exemples en illustrent des aspects différents et un dernier article en tire les enseignements préliminaires.
A l’heure
où la concurrence entre territoires est de plus en plus forte, au moment où le monde se complexifie davantage chaque jour, la richesse humaine des milieux ruraux constitue, à n’en point douter, une force de premier plan pour ces territoires s’ils souhaitent vivre et se développer. Il serait vain de croire pourtant que ce potentiel humain se maintient de lui-même. La rapidité des changements, la plasticité des évolutions font qu’il faut sans cesse s’adapter. Là encore, la réponse semble se trouver dans l’émergence d’une gouvernance adaptée associant les différents acteurs. »
René Caspar,
Pour le Groupe de Toulouse
Cette Lettre est dédiée à une synthèse d’une cycle de conférences portant sur les approches et des modes d’action en univers complexe. Ce thème de réflexion initié par la nécessité de nouvelles méthodes de prise en charge de la complexité des situations auxquelles notre société est confrontée, se trouve brutalement rattrapé l’actualité dramatique que constitue la grève de la faim entreprise par Jean Lassalle depuis le 7 mars 2006.
Jean Lassalle est membre du Comité d’Orientation de Sol et Civilisation; Investi de plusieurs mandats électifs locaux, nationaux et internationaux, il est confronté à la complexité du vivant à tous les niveaux, à partir du territoire qu’il représente.
Pour une meilleure compréhension des enjeux liés à la gestion du vivant, nous avons souhaité poursuivre en inscrivant notre réflexion dans un cadre plus large : comment peut-on finalement aujourd’hui comprendre et agir dans des univers de plus en plus complexes ?
Quatre intervenants nous apportent un éclairage de première qualité : Dominique Genelot, consultant en entreprise, Meyer Ifrah, consultant, Henry Ollagnon, professeur à l’AgroParisTech et enfin Bruno Latour, sociologue.
« (…) La responsabilité, la solidarité, le sens du bien commun, la gestion des richesses naturelles sont aujourd’hui des valeurs malmenées.
Retrouvons la relation de l’homme au territoire, au vivant, organisons différemment la vie économique des territoires, veillons à la vie locale où l’homme est connu.
A Rodez, la préoccupation de cet hiver 2005 se situait dans la recherche d’une ligne forte pour orienter l’agriculture. En effet, on note une certaine désespérance, le départ de nombreux agriculteurs, des propos peu élogieux à leur égard et, dans ce désordre, beaucoup recherchent une solution individualiste. C’est la course à plus d’hectares, plus de primes, une bataille sans but à long terme. Le pacte conclu avec la société dans les années 60 est dépassé. Quel nouveau pacte pouvons nous, ensemble, reconstruire ? Celui qui dépend seul du marché ? Certainement pas !
Quels seraient alors les éléments d’un nouvel élan ? Le terroir, le vivant, la qualité des produits, une nouvelle vision de la nature s’imposent, et peut-être à partir de là de nouveaux emplois vont se créer. Il faut apporter une réponse aux préoccupations des citoyens, de même il faut les amener à comprendre et partager nos contraintes et nos préoccupations (..) »
Marie-Thérèse Lacombe, Groupe de Camboulazet
« La gestion des territoires pose concrètement le problème du vivre ensemble, mais également du faire ensemble. Comment combiner la protection des espaces et de la nature avec le maintien harmonieux des activités humaines ?
Comment dépasser dans le même temps les intérêts particuliers et les conflits d’usage ?
Quels sont alors les nouveaux modes d’organisation et de gestion territoriale, alternatifs aux démarches descendantes, permettant l’implication croissante de tous les acteurs locaux, privés, publics et associatifs ?
Ces problématiques demandent de nouvelles approches de gestion au sein des territoires. Elles sont indispensables pour faire émerger une prise en charge effective des intérêts communs, au delà des modèles de gestion classique, privés ou publics.
(…)
Nous sommes convaincus que le territoire, lieu d’initiatives et de responsabilités, sera un espace d’avenir. Nous espérons que ces rencontres contribueront à le démontrer. »
Michel Ledru, président de Sol et Civilisation
« Depuis la disparition de Raymond Lacombe, et dans un souci de continuité, j’ai assumé la présidence de Sol et Civilisation. J’ai aujourd’hui la plaisir de vous informer qu’un récente décision du Conseil d’administration a confié ce mandat à Michel Ledru, ancien responsable agricole aujourd’hui retraité. Je me réjouis de cette nomination et suis convaincu qu’elle permettra à notre association de poursuivre son action dans l’esprit et la volonté de ses initiateurs.
Gérard de Caffarelli
C’est avec humilité mais aussi avec confiance que j’ai accepté la présidence de Sol et Civilisation.
Avec humilité car la personnalité, ma clairvoyance, la vision, la conviction des créateurs de Sol et Civilisation inspirent le respect.
Cependant c’est aussi avec confiance, car les témoignages de soutien et de sympathie apportés à Sol et Civilisation sont nombreux.(…) »
Michel Ledru, président de Sol et Civilisation
Sommaire
- La situation démographique dans les nouveaux pays membres de l’Union européenne, par Gérard-François Dumont, professeur à l’Université Paris Sorbonne
- L’adhésion des PECO, aspects socio-économiques, par Alain Pouliquen, directeur de recherche à L’Inra
- La situation des territoires ruraux en Pologne, par Anna Potok, ancienne vice ministre de l’agriculture polonaise.
- La situation des territoires en République Tchèque, par Zdenek Havlicek, vice doyen de l’Université Tchèque d’agriculture de Prague
- La conciliation entre le sol et la civilisation, terme de la politique de demain, par Jean-Paul Delevoye, ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de l’aménagement du territoire